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IMPRESSIONNISME,  MODERNITE et TRADITION

 

 

La peinture impressionniste reste l'époque la plus fascinante de l'histoire de l'art moderne et la plus aimée du public. Des séries d'expositions à succès, une littérature abondante et des ventes records attestent de l'extraordinaire résonance des oeuvres des peintres impressionnistes, dont nombre sont gravées dans notre conscience artistique.

A leur époque, les oeuvres impressionnistes apparurent d'une modernité tellement scandaleuse, qu'il fallut plus de trente ans à leurs contemporains pour, sinon les aimer, au moins les admettre.

 

  

Au bord de la mer
Auguste RENOIR, 1883
Metropolitan Museum of Art, NY 
 

  
 

L'impressionnisme, pour révolutionnaire qu'il ait été alors, nous semble pourtant aujourd'hui, avec le recul du temps, bien davantage entretenir des liens étroits avec la tradition, et constituer l'aboutissement esthétique d'une création artistique liée à la représentation réaliste.

Ce lien, longtemps considéré comme la chose la plus normale du monde, auquel l'impressionnisme avait donné une nouvelle définition basée sur l'"impression", perdra par la suite son caractère contraignant avec l'évolution des arts plastiques au XXième siècle.

Le succès durable de l'Impressionnisme ne tient-t-il pas d'abord à ce que nous sommes sensibles à sa modernité et à son traditionalisme ?

Bien sûr, l'impressionnisme ne saurait se réduire à ce seul aspect, il est aussi un parti-pris de peindre la réalité réjouissante, celle des loisirs, de la beauté de la nature, une quête sans fin de lumière...Bref, un certain art de vivre qui rejoint bien des aspirations de notre société.
 

 

 LES PREDECESSEURS

Entre 1820 et 1850, la peinture française connaissait de prestigieux mouvements artistiques, avec d'abord la révolution romantique (Géricault, Delacroix), puis la révolution réaliste (Courbet, Millet) et naturaliste des peintres de l'Ecole de Barbizon (Daubigny, Rousseau, Troyon, Corot).

Sous l'influence des paysagistes britanniques Bonington, Constable, Turner, le paysage allait devenir un genre à part entière dans la peinture française, dont Corot sera le représentant le plus illustre.

Courbet, Corot et Delacroix, représentent alors l'avant-garde de la peinture française, et vont constituer les modèles dont tous les impressionnistes vont s'inspirer à leurs débuts.

Biographie  Joseph Mallord William TURNER

 

 L'EPOQUE : LE SECOND EMPIRE et L'ART ACADEMIQUE

Les futurs impressionnistes vont grandir dans une France dirigée par le régime autoritaire de Napoléon III, dont la politique culturelle entièrement axée sur la grandeur de l'Empire leur sera hostile.

  L'avènement du Second Empire (1852-70) devait marquer une rupture dans l'histoire artistique du XIXème siècle en France, entre d'un côté un art officiel, et de l'autre un art indépendant.
 
 
La politique culturelle de l'Empire encense un art académique affadi (le style "pompier") représenté par Meissonnier, Cabanel et Bouguereau, comblés d'honneurs par le régime et à la tête de l'Académie des Beaux-Arts, et dénigre un art réaliste, souvent miséreux, que vont illustrer Courbet, Millet, Daubigny, Rousseau..

Cette rupture se manifestera sur de multiples plans :

- politique : la plupart des peintres réalistes ou naturalistes sont républicains et opposants au Coup d'Etat de Napoléon III.

- esthétique : ils détestent les "grandes machines" historiques ou mythologiques des peintres académiques, et souhaitent exprimer les beautés simples de la nature, la vie de leurs contemporains les plus humbles.

- sociologique : les nouveaux venus sont issus de milieux populaires et ne sont plus liés à l'aristocratie au pouvoir

- géographique : ils sont en quête de sites préservés de la révolution industrielle (Barbizon, Normandie)

  
 
 
Le calvaire de la Côte de Grâce,
Honfleur
Camille COROT, 1829-30
Metropolitan Museum of Art, NY
 
 
 
Cette politique n'empêchera pas la tardive renommée de Corot (1796-1875) de croître jusqu'à le faire connaître du grand public de son vivant. Corot, qui termine son oeuvre quand les impressionnistes arrivent en scène, est déjà un peintre moderne et fait figure de précurseur des impressionnistes.

Il excelle dans les paysages peints sur le motif, et ses portraits ne leur cèdent en rien tant ils dégagent d'expressivité. Les impressionnistes et bien d'autres après eux en feront une source d'inspiration, et voueront à Corot une immense admiration. Ils chercheront, d'ailleurs, sans succès, à obtenir sa participation à leur 1ère exposition en 1874.

voir  Jean-Baptiste Camille COROT
 

 

 UNE PEINTURE REALISTE CONTEMPORAINE

Une nouvelle peinture, qui prendra le nom d'impressionnisme en 1874, va voir le jour en France, entre 1860 et 1890. Cette évolution ne constitue pas un mouvement isolé, l'art pictural indépendant évoluant partout dans l'Europe de cette 2ième moitié du XIXème siècle vers une peinture plus rapide et plus contemporaine, correspondant à un monde où le progrès s'accélère, et où les modes de vie évoluent rapidement.

Des peintres qui s'appelleront, selon le contexte et les années, "Indépendants", Intransigeants" ou "Groupe des Batignolles", puis "Impressionistes", vont mener un combat, commencé par Manet en 1860, contre la poussière d'un art d'atelier vieilli, aux conventions trop solidement établies, pour faire admettre et reconnaître une nouvelle peinture réaliste contemporaine rejetant définitivement la recherche chère aux classiques d'un beau idéal et d'une essence éternelle des choses.

Cette nouvelle peinture sera l'aboutissement d'une série de réflexions et d'intentions qui l'ont précédée, celle des peintres de l'Ecole de Barbizon, et celle des peintres pré-impressionnistes des Rencontres de Saint-Siméon à Honfleur ( Boudin, Jongkind, Dubourg... ) que le jeune Monet fréquentait.

Le nouveau réalisme des impressionnistes postule d'abord la prépondérance de la vision par rapport à tout schéma conventionnel appris, et la relativité de l'oeuvre qui en résulte : relativité des conditions sous lesquelles un même motif peut être observé (lumière, ciels, couleurs...), et relativité de la vision du peintre (les peintres ont une vision différente, en avance sur celle de leurs contemporains).


 

La plage à Sainte-Adresse
Claude MONET, 1867
Art Institute of Chicago      La formule de Manet : "Je peins ce que je vois, et non ce qu'il plaît aux autres de voir", résume à elle seule cette revendication de l'artiste à donner sa vision personnelle, celle de sa propre subjectivité.

Le souci de parvenir à une représentation traduisant la vision réelle du peintre dans toutes ses nuances, et non plus une quelconque construction selon des règles apprises, va les conduire à mener de multiples recherches picturales et à délaisser nombre de règles qui passaient alors pour immuables en peinture : un dessin et des contours précis, l'utilisation de couleurs plates et aux variations atténuées, le clair-obscur...
 

Ce faisant, les futurs impressionnistes vont introduire nombre de procédés picturaux nouveaux : l'utilisation de tons clairs, la division des tons (un orange est représenté par la juxtaposition de deux couleurs pures le rouge et le jaune), l'obtention de la forme et du volume par les touches et les couleurs au lieu du dessin-contour, l'utilisation de l'épaisseur...

Le courant impressioniste est donc bien à l'origine d'une grande révolution artistique, aujourd'hui encore l'objet d'études et d'analyses, qui va être mise au service d'une nouvelle conception du rôle et de la place de la peinture.

 


 
 Délaissant les sujets historiques ou mythologiques, les impressionnistes vont renouveler profondément les thèmes de la peinture, pour rendre compte du monde contemporain.

Ils recherchent leurs thèmes aussi bien dans le monde immuable de la nature que dans le monde quotidien dans lequel ils évoluent, chacun développant sa propre thématique. Pour eux, un sujet en vaut un autre, ce qui compte, c'est davantage la vision et la recherche picturale de celui qui le peint.

La démarche impressionniste visant à représenter une réalité environnante qui n'est pertinente qu'à un moment et sous des conditions données, l' exécution d'un tableau est rapide, proche de l'esquisse. Il s'agit d'une peinture d'un instant, d'une impression fugitive.

Enfin, l'acte de peindre est revendiqué comme un plaisir personnel, au même titre qu'une valeur spirituelle autonome. Dans cette conception de l'art pour l'art, l'artiste est libre de sa création personnelle.
  
 

La repasseuse
Edgar DEGAS, 1869
Neue Pinakothek
Munich, Allemagne 

Si aujourd'hui les impressionnistes sont au firmament de la peinture, il est important de rappeler à quel point leur peinture fut incomprise, rejetée et honnie à leur époque. Citons leur contemporain Théodore Duret (Critique d'art 1838-1927) dans son "Histoire des peintres impressionnistes" : "Il faut dire, à la louange de ces hommes, que le mépris, les opprobres, la pauvreté ne les ont à aucun moment amenés à dévier de leur voie. Ils se sont tenus à leur manière tant honnie, sans chercher un seul instant à la modifier en quoi que ce soit, pour se faire accepter du public. Ils ont attendu, pendant de longues années, tout le temps nécessaire, que le public vînt à eux et qu'un changement d'opinion se produisît, soutenus par la conviction qu'ils avaient de la justesse de leurs principes et de la valeur de leur art."

En vingt-cinq ans, de 1860 à 1886, dans le siècle où la photographie était inventée, la peinture impressionniste allait quitter la représentation strictement figurative, pour inventer un nouveau mode de représentation artistique qui allait marquer le commencement de la peinture moderne non figurative. On sait aujourd'hui jusqu'où cela allait conduire.

On peut considérer qu'en 1886, année de leur dernière exposition commune à Paris et de la première exposition de leurs oeuvres aux Etats-Unis, réalisée avec succès par le marchand d'art Durand-Ruel, les impressionnistes ont atteint leur but et sont enfin reconnus. L'impressionnisme trouvera rapidement un large écho en Europe et en Amérique du Nord.

 

 MANET REVISITE LES CLASSIQUES

  Manet a ouvert la voie à l'Impressionnisme en se rebellant, avec les moyens mêmes de la représentation picturale classique qu'il avait si minutieusement apprise et étudiée, contre les conventions académiques devenues si rigides qu'elles interdisaient de peindre les sujets contemporains.

 
Ainsi, après d'autres oeuvres comme "Le buveur d'absinthe" - 1858, son "Déjeuner sur l'herbe" (1863) ou son "Olympia" (1863) sont des sujets d'écriture classique mais réactualisés avec génie dans le monde contemporain, transpositions si réalistes - en particulier les nus - qu'elles firent crier au scandale les critiques d'art de l'époque.

Mais, même si avec "La musique aux Tuileries" - 1862, Manet préfigure déjà la peinture impressionniste - dont il subira en retour l'influence plus tard -, il n'appartint jamais véritablement au mouvement impressionniste, et apparaît en revanche comme celui qui va permettre son éclosion.
   
  Le déjeuner sur l'herbe
Edouard MANET, 1863
Musée d'Orsay, Paris 

En effet, à cause des scandales qu'il provoqua, et par son immense talent de peintre, Manet obtint rapidement la notoriété, et allait devenir à partir de 1864, le chef de file d'une querelle opposant les anciens et les modernes. Pour les futurs impressionnistes, il va devenir, après Corot et Courbet, un exemple d'une nouvelle manière de peindre, et un nouveau guide, autour duquel ils vont naturellement se rassembler et, à travers lequel ils vont aussi, pour certains, faire connaissance.

A partir de 1865, Emile Zola, camarade de classe de Cézanne à Aix, allait prendre fait et cause pour Manet et la nouvelle peinture dans l'Evènement, et devenir l'historien du mouvement naissant. La peinture entamait une révolution tout azimuts concernant non seulement les thèmes mêmes de la peinture, mais bientôt aussi les moyens picturaux de celle-ci.

 

 
  
La Grenouillère
Auguste RENOIR, 1869
Nationalmuseum, Stockholm
  

 

 LE SALON DE PARIS

Si quelques marchands d'art, comme le Père Martin, Durand-Ruel et plus tard Petit commencent bien à jouer un rôle dans le marché de l'art, leurs boutiques ou les expositions qu'ils organisent offrent aux artistes des possibilités de se faire connaître bien modestes par rapport à la grande vitrine nationale que constitue "Le Salon Officel" de Paris. C'est là que se décident le succès et la cote des oeuvres d'art.

A partir de 1863 , le Salon devient annuel et un jury composé de membres de l'Académie des Beaux-Arts et de précédents médaillés du Salon sélectionnent les oeuvres exposées. Pour la seule année 1863, 4000 oeuvres furent refusées sur les 5000 demandes faites par quelque 3000 artistes, ce qui conduisit à la création du " Salon des Refusés", inauguré par Napoléon III en 1863.

Curieusement, la plupart des futurs impressionnistes obtinrent rapidement une première exposition au Salon, mais se virent par la suite fréquemment refusés. Si Pissarro, et Degas (sans discontinuer de 1865 à 1870), furent les mieux acceptés au Salon, Cézanne, lui, n'obtint, malgré ses protestations, qu'une seule et unique participation au Salon, et ce en 1882 !

Le mouvement impressionniste, s'il fut bien un regroupement de peintres partageant des vues et des recherches artistiques communes, sera, sur un plan plus concret, le mouvement de peintres refusés au Salon et désireux de pouvoir exposer leurs oeuvres.

 

 UNE NOUVELLE GENERATION DE PEINTRES

Pissarro est le doyen des impressionnistes. A l'Académie Charles Suisse (un atelier où Mr Suisse mettait des modèles à la disposition de jeunes peintres) il rencontre Monet en 1859, puis Guillaumin et Cézanne en 1861. En 1862, Monet se lie aux Beaux-Arts avec Renoir, Bazille et Sisley. Par l'intermédiaire de Manet, qu'il fréquente dès 1862, Degas fera la connaissance de Monet et Renoir en 1866 au fameux Café Guerbois, lieu de rencontre des peintres du "Groupe des Batignolles" (comme on désignait les futurs impressionnistes à cette époque).


Ces artistes ont tous alors entre 20 et 30 ans, et vont tisser entre eux des liens multiples. Les plus marqués seront ceux de Monet avec ses amis, Renoir, Bazille, Sisley, quatuor qui apparaît comme le noyau central du groupe.

 
      Tout juste sortis des Beaux-Arts, ils vont, pendant les années entre le Salon des Refusés (1863) et la Guerre de 1870, connaître une alternance rapide de succès et d'échecs au Salon, alors même qu'ils poursuivent une recherche inquiète de leur personnalité artistique.

Au centre de leurs préoccupations :

reprendre et développer le Réalisme de Courbet et des peintres de Barbizon en peignant "sur le motif" à la recherche des effets de lumière et de couleurs

peindre et faire entrer dans l'art des thèmes nouveaux ayant trait aux aspects nouveaux de la vie moderne

élaborer un nouveau mode de vision et de représentation picturale permettant de mieux rendre compte du mouvement et du changement permanents de leur époque.
 

    
La grenouillère
Claude MONET, 1869
Metropolitan Museum of Art
New York

 
 

Dès 1869, Monet et Renoir peignant côte à côte une série de tableaux dans un lieu de loisirs de l'Ile de Croissy prisé de la bourgeoisie parisienne, appelé "La Grenouillère", traduisent l'agitation du lieu par des petites touches rapides, des personnages à l'état d'esquisse, des reflets mobiles sur l'eau... cherchant davantage à traduire l' "impression" qui se dégage de ce lieu que ses détails. Ce mot ne donnera son nom au nouveau mouvement que cinq ans plus tard.

 

 1874 - LA PREMIERE EXPOSITION IMPRESSIONNISTE


  Après la guerre de 1870, et la Commune qui suivit en 1871, les impressionnistes allaient continuer à travailler avec une grande ferveur dans la direction qu'ils avaient prise. Ils étaient désormais sûrs de leur façon de voir, et, libérés du joug de la politique culturellle du Second Empire, ils s'attendaient à une reconnaissance accrue et une augmentation de leurs ventes.

Ils allaient être terriblement déçus, et connurent encore davantage d'échecs au Salon qu'avant la guerre.

  
La jeune IIIème République est alors instable, et le profond choc subi par la société avec la Commune en 1871 va instaurer un climat intellectuel de défiance envers toute innovation ou révolution même artistique.

Peu à peu l'idée qu'ils pouvaient aussi bien se passer du Salon s'installa dans leurs esprits, soutenus en celà par le marchand d'art Durand-Ruel. Le 27 décembre 1873, ils déposèrent les statuts d'une "Société anonyme des artistes-peintres, sculpteurs" .

La première exposition des impressionnistes eut lieu en avril 1874, boulevard des Capucines, dans un appartement prêté par le photographe Nadar, avec 31 participants, le tableau intitulé "Impression, soleil levant" (1872-73) de Monet devant donner son nom au mouvement .
 


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