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LE CID DE CORNEILLE
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Le Cid
Le Cid de Corneille - résumé
Résumé - Le Cid
Le Cid est une pièce de théâtre de Pierre Corneille dont la première représentation date de 1637.
Personnages :
- Rodrigue (surnommé le Cid), fils de don Diègue.
- Chimène, fille du comte de Gormas et amoureuse de Rodrigue.
- Le comte de Gormas, père de Chimène et rival de Don Diègue.
- Don Diègue, père de Rodrigue.
- Don Fernand, roi de Castille.
- L'Infante, amoureuse de Rodrigue.
- Don Sanche, gentilhomme, prétendant de Chimène.
- Elvire, gouvernante de Chimène.
- Léonor, gouvernante de l'infante.
Résumé du Cid par acte
ACTE I- Les amis du Comte de Gormas, réunis dans sa demeure, devisent avec lui de Rodrigue qui va, le jour même, être armé chevalier ; Chimène est là, qui se réjouit car son père est favorable à son union avec le jeune guerrier. Restée seule avec elle, lInfante lui avoue son amour secret et sans espoir pour Rodrigue.
Devant la cathédrale de Burgos le peuple rend grâce à Dieu. Le Roi annonce la victoire sur les Maures, puis, non content davoir armé Rodrigue chevalier, il nomme Don Diègue gouverneur du prince héritier. Colère du Comte, soufflet, monologue de Don Diègue (''O rage, ô désespoir !''). Survient Rodrigue ; le coeur déchiré, après une apparition fugitive de Chimène, il accepte de venger son père.
ACTE II- Dans une rue de Burgos, Rodrigue erre seul, abattu ; il fait nuit. Enfin il se décide au moment où paraît le Comte ; duel. Le Comte est transpercé ; on sempresse. Don Diègue embrasse son fils désespéré ; accourue sur les lieux, Chimène va de lun à lautre puis sarrête devant Rodrigue : la pâleur du jeune homme ne laisse aucun doute. Les accents dun Requiem montent du palais.
La foule en liesse, sur une place de Burgos ; lInfante distribue des aumônes. Ballet. Le Roi fait son entrée bientôt suivi de Chimène qui exige la punition du coupable ; Don Diègue veut prendre sa place. Un émissaire maure se présente : la guerre va reprendre. Pour remplacer le Comte, son meilleur capitaine, le Roi choisit Rodrigue.
ACTE III- Chimène est seule dans sa chambre ; elle pleure. Rodrigue vient lui dire adieu. Reproches, aveux déguisés. La jeune femme dissimule son angoisse en envoyant son bien aimé au combat. Dans le camp de Rodrigue, les soldats boivent et chantent. Rapsodie mauresque à lorchestre. A lannonce de lennemi, les soldats senfuient. Resté seul, le jeune héros invoque Saint-Jacques de Compostelle qui, dans une vision, lui promet la victoire. Bataille.
ACTE IV- La nouvelle de la mort de Rodrigue est parvenue jusquà Grenade. Dans le palais des Rois, Don Diègue, Chimène et lInfante sont au désespoir. Délié de son serment de vengeance par cette mort, Chimène clame son amour. Retour victorieux du Cid sur la grand-place de Grenade ; marche triomphale : soldats, captifs et captives, suivis du clergé, défilent. En vain, Chimène réclame le châtiment ; son amour la trahit, elle pardonne.
Lunité daction
Cest bien lamour menacé de Rodrigue et Chimène qui constitue le sujet de la pièce. Cependant, on ne peut nier que la '' tragédie de linfante '' est une intrigue secondaire venant se greffer, sans nécessité absolue, sur lintrigue principale.
Corneille dailleurs le reconnaîtra dans un passage du Discours :
''Aristote blâme fort les épisodes détachés et dit que les mauvais poètes en font par ignorance et les bons en faveur des comédiens pour leur donner de lemploi.''
La '' tragédie de linfante '' est de ce nombre.
Lunité de temps
Laction occupe sensiblement vingt-quatre heures ainsi réparties :
Premier jour, dans laprès-midi : querelle de Don Diègue et du comte, duel de Rodrigue et du comte.
Nuit : bataille contre les Maures.
Deuxième jour : assemblée chez le roi. Comme on le voit, la règle des vingt-quatre heures a été respectée mais Corneille dira dans son Examen combien cette contrainte a porté préjudice à la vraisemblance de lintrigue :
'' La mort du comte et larrivée des Maures sy pouvaient entre-suivre daussi près quelles font, parce que cette arrivée est une surprise qui na point de communication, ni de mesure à prendre avec le reste ; mais il nen va pas ainsi du combat de don Sanche, dont le roi était le maître, et pouvait lui choisir un autre temps que deux heures après la fuite des Maures. Leur défaite avait assez fatigué Rodrigue toute la nuit pour mériter deux ou trois jours de repos. ''
'' Ces mêmes règles pressent aussi trop Chimène de demander justice au roi la seconde fois. Elle lavait fait le soir dauparavant, et navait aucun sujet dy retourner le lendemain matin pour en importuner le roi, dont elle navait encore aucun lieu de se plaindre, puisquelle ne pouvait encore dire quil lui eût manqué de promesse.
Le roman lui aurait donné sept ou huit jours de patience avant de len presser de nouveau ; mais les vingt quatre heures ne lont pas permis : cest lincommodité de la règle. ''
Lunité de lieu
La pièce se déroule dans trois endroits différents : la place publique, le palais du roi et la maison de Chimène. Corneille a donc dévié la règle qui préconise le choix dun lieu unique. Voici les explications quil donnera dans son Examen : '' Tout sy passe donc dans Séville, et garde ainsi quelque espèce dunité de lieu en général ; mais le lieu particulier change de scène en scène, et tantôt, cest le palais du roi, tantôt lappartement de linfante, tantôt la maison de Chimène, et tantôt une rue ou une place publique. On le détermine aisément pour les scènes détachées ; mais pour celles qui ont leur liaison ensemble, comme les quatre dernières du premier acte, il est malaisé den choisir un qui convienne à toutes. Le comte et Don Diègue se querellent au sortir du palais ; cela se peut passer dans une rue ; mais, après le soufflet reçu, Don Diègue ne peut pas demeurer en cette rue à faire ses plaintes, attendant que son fils survienne, quil ne soit tout aussitôt environné de peuple, et ne reçoive loffre de quelques amis. Ainsi il serait plus à propos quil se plaignît dans sa maison, où le met lespagnol, pour laisser aller ses sentiments en liberté ; mais en ce cas, il faudrait délier les scènes comme il a fait. En létat où elles sont ici, on peut dire quil faut quelquefois aider au théâtre et suppléer favorablement ce qui ne sy peut représenter. Deux personnes sy arrêtent pour parler, et quelquefois il faut présumer quils marchent, ce quon ne peut exposer sensiblement à la vue, parce quils échapperaient aux yeux avant que davoir pu dire ce quil est nécessaire quils fassent savoir à lauditeur. Ainsi par une fiction de théâtre, on peut simaginer que don Diègue et le comte, sortant du palais du roi, avancent toujours en se querellant, et sont arrivés devant la maison de ce premier lorsquil reçoit le soufflet qui loblige à y entrer pour y chercher du secours.''